La Guerre pour la Terre du Milieu
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La Guerre pour la Terre du Milieu

La Terre du Milieu est en proie à une nouvelle guerre, Sauron le Seigneur des Ténèbres vient de refaire surface et ses partisans se regroupent. Quel camp choisirez-vous une nouvelle fois ?
 
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 [Palais Impérial] L'Alliance Mordor-Rhûn

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2 participants
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Gothmog
Commandant en Chef des Armées du Mordor / Lieutenant de Minas Morgul
Gothmog


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Citation: "Le temps des Hommes est terminé, le temps des Orques est arrivé."

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MessageSujet: [Palais Impérial] L'Alliance Mordor-Rhûn   [Palais Impérial] L'Alliance Mordor-Rhûn Icon_minitimeLun 26 Aoû - 18:14

Les premières lueurs du soleil commençaient à pointer, à l'horizon. Mais en regardant attentivement au loin, on pouvait distinguer autre chose que le soleil, des petites fumées, composées de poussières, dégagées grâce au déplacement d'une petite troupe, mené par un Orque, Gothmog. Alors que sa compagnie était à pied, ce dernier chevauchait un Ouargue, signifiant clairement son importance. La petite troupe se rapprochait, mais pas assez vite cependant, du moins au goût de Gothmog : "Allez ! Plus vite gros tas de fainéants ! Sachez que je me débarrasserai d'un d'entre vous pour chaque minute de retard !".

Ils étaient partis du Mordor il y avait de ça bien des jours, et n'avaient fait guère de pause, voyageant chaque jours sous les fouets et les menaces du Lieutenant de Minas Morgul. L'empressement de Gothmog à ses troupes était tout à fait compréhensible, car la veille du départ, Sauron lui avait fait don un objet d'une importance capitale, qu'il devait remettre au plus vite au Rhûn. Il était alors parti, plus tôt, avec en sa possession, un des plus grands artefacts de la terre du Milieu.

Lorsqu'il arriva au frontières du Rhûn tard dans la nuit, Gothmog aperçu des Orientaux en faction. Il appréciait pleinement ces hommes, redoutables, craints, disciplinés. Lui ne pouvait que se contenter de minables orques puants qui se battaient par crainte. Il poursuivit sa route, admirant les baraquements de style Oriental, des véritables chefs-d’œuvres architecturaux. Enfin, entre deux montagnes, il aperçu la gigantesque et magnifique cité de Sâr Calon. En s'approchant, il pu voir des gardes, qui auraient dissuadés n'importe qui d'attaquer la cité. La cohorte d'orque continua sa route jusqu'au sommet d'une grandeur inimaginable, où selon Gothmog, devait se situer le Palais Royal. Devant les portes du Palais se trouvait l'Armée Orientale, qui se tenait au garde-à-vous face à un homme de taille immense qui se dressait en haut des marches. S'avançant lentement, Gothmog eût pleinement conscience de la puissance du Rhûn. L'homme était somptueusement décoré, vêtu d'or et de rubis, et équipé d'une arme que Gothmog n'avait encore jamais vu, une épée double lame. Sa carrure imposante inspirait le respect et l'autorité au premier coup d'oeil. Il percevait le personnage, le meilleur stratège et tacticien qu'il avait vu, ainsi qu'il devinait que le sang des Númenóréen Noir coulait dans ses veines. Gothmog reconnu immédiatement Nârmag, le second du roi du Rhûn, l'homme dont il avait le plus envie de recontrer.
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Nârmag
Champion du Rhûn / Commandant Suprême des Armées Orientales
Champion du Rhûn / Commandant Suprême des Armées Orientales
Nârmag


Messages : 69
Date d'inscription : 04/11/2009
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Feuille de personnage
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Citation: "Quand on a l'art d'anticiper la réaction d'esprit, ça ne laisse rien au hasard..."

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MessageSujet: Re: [Palais Impérial] L'Alliance Mordor-Rhûn   [Palais Impérial] L'Alliance Mordor-Rhûn Icon_minitimeLun 26 Aoû - 21:28

Lorsque Nârmag sortit du Palais, la nuit était immobile, silencieuse et d'une noirceur absolue. La lueur des étoiles était masquée par une ombre intense et pénétrante, révélant qu'une grande œuvre maléfique était en chemin. L'air était glacial, mais il en avait été toujours ainsi dans cet étrange pays où, en plein jour, régnait une chaleur insoutenable et où le soleil rayonnait, mais quand arrivait la nuit, un vent froid, invisible et mordant parcourait ces vastes territoires. Cependant les Orientaux s'étaient accoutumés à ces contraintes, si bien qu'elles avaient finis par les endurcir. Mais les yeux actuellement fixes de Nârmag étaient perçants, et malgré l'obscurité, il pouvait distinguer convenablement l'horizon. Il était très tard dans la nuit, et très tôt dans le matin. Dans quelques heures, le soleil se lèverait et illuminerait ce pays, le réveillant et le berçant d'un doux halo de lumière orangée.

Mais la pensée de Nârmag n'était pas concentré sur ce sujet, il guettait toujours l'horizon en direction du Sud. Il s'assit sur les marches donnant sur le Palais Impérial, situé sur un plateau qui surplombait la ville. Songeur, il pensait toujours au Conseil de Guerre qui venait d'avoir lieu. Le Rhûn était finalement prêt, les armées, parfaites en tout point allaient bientôt marcher sur les territoires ennemis et déferler sur eux un terrible ouragan d'acier. Les Orientaux étaient des atouts incommensurables, de véritables armes, aussi bien physiques que psychologiques. On ne pouvait trouver de peuple plus patriote que les Orientaux, ils érigeaient des temples pour le Seigneur des Ténèbres et son dieu, Morgoth, et vouaient un culte sans faille à leur suzerain qui avait rétablit un véritable ordre militaire à son accession au pouvoir. Les Sang et Or étaient par ailleurs l’armée la plus puissante dont disposait le Seigneur des Ténèbres,  car elles possédaient ses plus fanatiques guerriers. Ces derniers représentaient toute la puissance, la domination, et la supériorité de Sauron. En effet, les Orientaux étaient synonymes de terreur, horriblement craints dans les batailles. Les Légions Orientales, vêtus de Rouge et d'Or étaient disciplinées, expérimentées, surentraînées, mortellement habiles, fières et réputées invincibles. Ils disposaient d'une terrible défense, la meilleure qui soit, et maîtrisaient toutes les armes avec une dextérité et une précision destructrice. On les distinguaient de loin sur les champs de batailles et on connaissaient leur ferveur pour le Seigneur Ténébreux, car ils lui étaient dévoués jusqu'à la mort. Nârmag était fier de ses Armées, lui qui commandait toute cette puissance en tant que Capitaine Général. Cependant, s'il devait reconnaître un défaut à cette armée, c'était bien sa rapidité. Le port de l'armure lourde était caractéristique aux Orientaux : elle leur fournissait une défense incomparable et seulement dépassée par le Mithril, mais en revanche les ralentissaient considérablement, leur capacité à se mouvoir étant fortement diminuée. Les guerriers qui la portaient ne manquait certainement pas d'endurance, et ils avaient appris à user des avantages de cette armure et à compenser ses défauts. De plus, l'ajout de forces auxiliaires rapides et mouvantes (équipés d'armures légères ou intermédiaires) tel que leurs éternels alliés les Haradrim ou encore leurs voisins de l’Est venant du Khand, paliaient et avantageaient aisément les Orientaux au combat. Ils étaient fait pour vaincre et conquérir mais surtout régner et diriger. Le leader charismatique du Rhûn avait habilement constitué ses troupes et dès lors que le pouvoir lui avait été acquis à lui et à son supérieur, avait immédiatement pris les dispositions nécessaires pour conditionner la population sous une inimaginable propagande (basé sur un véritable culte de la personnalité) répandu dans tout le pays qui vantaient haut et fort les mérites de ces soldats, si bien que les rangs Orientaux ne cessaient de grossir puisqu’il était considéré comme un véritable honneur de servir dans ces corps d’armées. Vous étiez admiré au plus au point, acclamé comme un héros et ainsi votre fierté et votre dévouement pour les vôtres n’en était que plus renforcé. Mais le paroxysme de cette situation, c’était bien la distinction de servir dans la légendaire Garde Royale - l’élite du Rhûn- : l’ordre des Chevaliers Dragons. La section, composée de légionnaires triés sur le volet, était formée et commandée par le Champion du Rhûn en personne, Nârmag, et regroupait les plus adroites et fines lames d’Orient. Ils garantissait un engouement et une dévotion total, rien qu’à voir leur ardeur et leurs talents au combat.

La soif rouge s'était emparée de cette nation, et seul le sang de leurs ennemis avait le pouvoir de l’étancher. Le sang de leur nation coulerait également bien sûr, il ne pouvait en être autrement lors d’une guerre. Les deux leaders déploraient déjà les pertes qu’ils subiraient, eux qui étaient très proches de leur peuple. Ils prévoyaient déjà les familles déchirées par la perte des leurs, qui vivraient en côtoyant la mort au quotidien car après tout l'esprit des morts survit dans la mémoire des vivants… Mais cela n’était quelques uns des nombreux résultats de la guerre. Pour leur conscience, les hommes tentaient de se convaincre par de vaines et creuses phrases tel que « on n’obtient rien sans sacrifice ». Pourtant Nârmag se rappelait clairement une parole que la foule entière avait scandée à pleins poumons pendant le discours militaire de leur Roi qui l’avait énormément touché : « Nous servons uniquement ceux que nous avons choisis, parce que leur cause nous paraît juste. » Une juste cause valait-elle la peine qu’on parte en guerre pour elle, que l’on sacrifie toute une nation ? Nârmag avait longtemps médité sur cette pensée, et il avait fait son choix il y a des années de ça. Désormais il ne pouvait qu’aller de l’avant, et ne plus regarder en arrière. L’esprit troublé du Champion de Rhûn le tourmentait horriblement. Les Orientaux avaient toujours menés une vie dure, rejetés de tous et vivant dans l’ombre. Ils jouissaient d’une horrible et mauvaise réputation dans les royaumes de l’Ouest, tel que le Rohan, la Lórien ou encore le Gondor leur éternel rival. Bref, dans tous ces royaumes qu’on qualifiait de « Grands » ils y étaient méprisés depuis la nuit des temps. La faute incombait sans nul doute à leurs ancêtres, les premiers Orientaux, qui s’était accaparés ces terres par la force, eux qui avais trahis et affrontés les Elfes, les Nains et les Hommes par le passé. Cependant, les Orientaux n’était pas totalement dépourvu d’honneur mais on leur laissait rarement le prouver. Tout cela s’aggravait au cours des siècles car la haine raciale et les balivernes sur la nation orientale se transmettait de pères en fils. Toujours la quête de la vérité en définitive, mais ne dit-on pas que les vainqueurs écrivent l’histoire et donc que la vérité est ce qu’ils en font  ? Et les Orientaux avaient toujours perdus. Ils avaient livrés un nombre incalculable de combats pour pouvoir profiter de considération, de respect et pour pouvoir être tout simplement acceptés par les autres. Ils n’avaient jamais obtenus cela. Du moins jusqu’à ce que le Seigneur des Ténèbres viennent à eux. Lui les avaient écoutés, les avaient compris eux et ce qu’ils ressentaient, l’amertume de leur cœur d’être toujours mis à l’écart, de ne pas pouvoir influencer ni d’être crains par les autres royaumes, car cette la Terre du Milieu était aussi la leur et ils se battraient pour elle. Et pour la première fois les Orientaux furent heureux. Sauron les avaient ainsi ralliés à sa cause, et les Orientaux l’avait pleinement suivis non pas contre leur gré ou par peur, ni par appât de l’or mais parce qu’ils suivait ce pour quoi ils jugeaient bon de se battre. Depuis lors, ils avaient toujours servis fidèlement les desseins de Sauron, qu’ils ne jugeaient pas maléfiques mais plein de bon sens.

* « Là gît peut-être le secret. Moins importe ce que nous faisons que notre raison de le faire. Car chacun remplit ses devoirs quand les devoirs ne coûtent rien. Avec quelle aisance se suit, dans ces conditions, le chemin de l’honneur ! Mais tôt ou tard vient pour tout homme l’heure où cesse l’aisance, l’heure inéluctable des choix contraignants. Sans le choix, il n'y a ni bien ni mal. Les miens n'ont jamais eu de choix. La soif rouge nous a gouvernés, condamnés, empêchés de mener notre vie à notre guise. Mais vos semblables, eux, ne subissent pas ce joug peuples libres… Peuples libres, oui peuples égoïstes et injustes plutôt... Notre véritable crime, le plus monstrueux, et qui nous rend coupables à vos yeux aveugles et bornés est simplement d’être né, d’avoir vécu…Vous nous forcez de nous repentir de n'être pas le monstre que vous seriez aise de voir en nous, mais le fait est là, nous avons beau être innocents, ce n'est pas ici qu'on nous rendra justice. Surtout pas de cette manière... Nos ancêtres font de nous ce que nous sommes, nous autres les descendants. Ce sont eux qui commencent l’histoire de nos vies, mais nous la terminons de par nos choix personnels, en choisissant un chemin ou l’autre. Ainsi l'histoire morte s’écrit sur les manuscrits, la variété vive, elle, s'écrit dans le sang. » *

Les Orientaux avaient vécus dans le crime d’être différent des autres. Leurs coutumes étaient considérées comme barbares mais de quel droit les autres peuples estimaient-ils pouvoir les juger, leur dicter ce qui était bon ou mal, le vrai du faux. Tout aussi absurde était leur règle qui interdisait formellement tout pouvoir aux femmes. Dans les contrées d’Orient et plus particulièrement au Rhûn, les femmes possédaient les mêmes droits que les hommes, elles pouvaient donc se battre à leurs côtés, occuper des fonctions administratives et étaient d’excellentes prêtresses. Le fait qu’elles donnent la vie ne les mettaient pas dans l’incapacité de se battre. Les femmes d’ici étaient fortes, elles avaient de l’influence et ont les aimaient. Il était de notoriété publique que plusieurs femmes servaient dans la Garde Impériale à la grande fierté de leur meneur, et ce qui contentait d’autant plus Nârmag ne pouvait que satisfaire pleinement son supérieur. Nârmag avait parfois une sorte pensée sournoise et vengeresse, de voir au combien ils seraient humiliants pour les hommes d’autres royaumes d’être battu et tué par une femme. Une autre facette des pensées orientales qu’ils ne partageaient avec personne, était qu’il souhaitait l’égalité dans leur rang, pas de favoritisme, ni de traitement de faveur. Seul le talent comptait pas les liens du sang, ni le statut social, ni celui de l’argent. On obtenait seulement ce que l’on méritait. La promesse de pouvoir s’élever dans la hiérarchie avait de quoi motiver les plus farouches mais la légitimité de la descendance royale restait quand même une valeur importante, malgré le fait que l’aîné des enfants du Roi n’était nullement avantagé l’héritage et le trône ne lui était pas acquis par droit de naissance. De même, on pouvait très bien élire un homme comme une femme à la tête de la nation, c’était le peuple qui décidait qui dirigerait, pour le bien du pays, sans être influencé par la tentation ou la peur, du moins Nârmag le pensait-il mais surtout il l’espérait car il savait le cœur des hommes aisément corruptible... Il écarta bien vite cette question, à ses yeux l’idée que la mort s’empare de son Roi dans les prochains jours -malgré la guerre qui promettait tant de victimes- lui paraissait improbable, voir même impensable. De plus, le Roi n’avait pas encore rencontré sa future épouse, ni engendré d’enfants, il était donc inutile de s’attarder sur ce point. Cependant et bien malgré lui, il se rappela que Malnor avait évoqué comme une certitude que Nârmag hérite de son rang si advenait son trépas. Une pensée qui le mit soudainement mal à l’aise, lui qui n’avait jamais réclamé cet honneur. Il ne s’était jamais imaginé qu’un autre puisse régner. Il savait d’ores et déjà que le Roi serait non seulement craint et respecté mais également aimé. Il était né pour gouverner, et Nârmag savait au fond de lui que les siècles allaient et venaient sans qu’une personne comme ça ne vienne au monde. Il aimait cet homme, non pas d’un amour intime mais plutôt d’un sentiment fraternel. Il l’avait connu depuis l’enfance et l’avait toujours considéré comme son jumeau, un homme pour qui il était prêt à mourir, à se sacrifier et évidemment à tuer. Il avait juré de le défendre tout au long de sa vie, et ne lui avait jamais fait défaut. Et le Roi récompensait généreusement son assiduité et sa fidélité puisqu’il l’avait nommé Maître des Armées Orientales et Champion du Rhûn.

Les premiers rayons du soleil percèrent la brume annonçant l’aube, aveuglant temporairement Nârmag, mais ne l’affectant guère intérieurement. Après un court instant d’intenses réflexions, il s’extirpa de sa rêverie au moment où le cor matinal de guerre oriental se faisait entendre. Il soupira fortement en se levant, sa cape s’agitant au vent léger du matin, et regarda autour de lui. Les hommes s’affairaient autour du palais, certains sortaient des tentes avec précipitation, malgré leur expression encore endormie d’autre des solides baraquements en paraissant très affairés. L’apparition des gradés qui ordonnaient aux troupes de se positionner, tandis que s’élevait au loin le rythme de la marche mit du baume au cœur à Nârmag. Il s’évertua à passer dans les rangs parmi ces soldats, tâchant des les connaître, de partager un moment avec eux car lui même disait : « Connais ceux qui te suivent et fais toi connaître d’eux. Ne leur demande pas de mourir pour un étranger ». Son apparition déclencha une salve de saluts militaires, de révérences et même d’applaudissement. Il sentait l’émerveillement et la joie qui se dégageaient d’eux et fut à la fois touché et à la fois satisfait de ses hommes. Cependant il ne s’éternisa pas, et il descendit vers le cœur de la ville. Il trouva rapidement la personne qu’il cherchait. Elle progressait dans son sens, évitant tant bien que mal la foule qui s'amassait sur la place principale. Nârmag lui fit un léger signer de tête, et ils se retrouvèrent au coin d’une ruelle sombre. Il ne put s’empêcher de sourire quand elle s’approcha. Elle était vêtue comme les gens du commun, malgré le fait qu’une portait une cape et qu’un capuchon dissimulait son visage, et ce pour une raison spécifique. En effet, elle portait une grande responsabilité malgré ses airs de normalité. Elle était la source d’informations de Nârmag, son espionne, qu’il avait choisit personnellement, celle qui lui permettait de savoir tout ce qui se passait dans ce royaume. Sans mot dire, elle lui tendit une lettre cachetée, soigneusement conservée. Les coins de sa bouche s’étirèrent une fois de plus tandis qu’elle le fixait, le dévisageant attentivement. Son air mystérieux, qui renfermait le secret, l’intelligence et la bravoure mais également le danger intriguait et séduisait énormément Nârmag. Elle était la première à lui faire cet effet là, la première chose qu’il ai jamais -mais également ardemment- désirée. Il sentait qu’elle seule pouvait pénétrer ses défenses, et il prit conscience de façon soudaine quelle était son unique faiblesse, l’amour. Elle. Aussitôt, il éprouva de la tristesse et de la douleur, mais sous une forme bien étrange et précise, à l’intérieur de son être. Il ne se remémorait que trop bien cette phrase qu’on lui avait chuchoté depuis qu’il avait atteint l’âge des ressentir des choses : « L’amour est un poison. Un poison certes délicieux, mais qui n’en est pas moins mortel. Il te conduira inévitablement à ta perte. » Sa voix sensuelle mêlée à l’accent qui leur était caractéristique le ramena brusquement à leur entretien.


« Ce rapport vient de l’avant poste des Météores de la frontière Sud-Ouest, il évoque les activités de tous les royaumes adjacents au nôtre. Tout y est consigné, troupes en présence, bâtiments en constructions, les chemins de ravitaillement… rien n’est ommis. J’ai également d’autres nouvelles qui te concerne directement. Il est en route depuis plusieurs semaines, mes hommes l’ont aperçus ce matin. Il chevauche en grande hâte, au dépend de ses subalternes qui n’ont pas la même facilité de déplacement. Leur nombre ne cesse de diminuer de jour en jour. Je suis même presque étonnée que certains arrivent à tenir encore le rythme. Seul leur chef semble doté d’une résistance particulière. »

Elle marqua une courte pause.

« Il sera là très bientôt. Et il ne venait pas les mains vides d’après ce que j’ai vu. Je ne me suis pas attardée suffisamment mais ce qu’il portait n’avait pas l’air encombrant mais il le transportait avec une infime précaution. Mais je ne m’inquièterais pas plus si j’étais toi, tu découvriras cela bien assez tôt.  Mais après tout, peut être sais-tu déjà ce que c’est ? », lui dit-elle avec un sourire malicieux.

Voyant qu’il ne lui répondait pas elle poursuivie.

« J’ai cependant réunis les informations relatives recueillis par nos sources, fiables, à l’intérieur de notre contrée. La popularité du Roi est unanime, mais tu es loin d’être en reste, ta renommée est également nationale. Vous apparaissez tout deux sous des jours glorieux.»

Elle lui adressa un sourire entendu. Nârmag, lui, réfléchissait sur la stratégie qu’elle venait d’employer : elle savait que si elle voulait obtenir ce qu’elle voulait de lui, elle devrait le gratifier du titre dont il s’était lui-même décoré. Il réclamerait ce que réclament toujours les hommes…l’hommage. Elle ne connaissait que trop bien les hommes et savait aisément les manipuler, et la faute en incombait à l’expérience de sa situation, grâce à son rôle d’informateur.

« Un tel travail mérite une belle récompense assurément. Dis-moi ma chère Nyméria, qu’est-ce qui pourrait satisfaire la reine de l’infiltration, de l’assassinat, du complot et du vol ? Toi qui est parfaite pour tous ces travaux de l’ombre… »

Ses compliments eurent l’effet escompté, Nyméria se rapprocha de Nârmag, lui caressa le visage, le scrutant dans les yeux.

« Eh bien une seule chose, lui souffla-t-elle langoureusement, toi, et pour la vie. Je veux être tienne et je veux tu sois mien. Je souhaite également que nous ayons des enfants. »

Nârmag lui détailla le visage. Il était sûr et n’osait douter de sa sincérité mais par habitude il essaya de déceler le mensonge ou la trahison dans son regard, dans ses paroles. Estimant son analyse terminé, il lui effleura ses cheveux et sa joue et lui susurra :

« Retrouve moi dans mes appartements au Palais, ce soir. Le Roi me donnera bien congé cette nuit, avant mon long départ pour le Sud dans une semaine…
Quel est le mot de passe ? », l’interrompit-elle
« Le mot de passe ? Quel mot de passe ? »
Il lui souria d’un air rusé et amusé puis il marqua une pause et lui murmura à l’oreille tout en l’embrassant du regard :
« C’est d’une formalité, surtout pour toi. »

Profitant de la proximité du visage de Nârmag, Nyméria se jeta dans ses bras en fermant les yeux et tenta de coller ses lèvres aux siennes. Il l’en empêcha avec délicatesse.

« Doucement, eh ! Pas ici ! Tu m’auras pour toi toute seule ce soir…et peut être mêmes toutes mes autres nuits… D’autant plus qu’il est arrivé… »

Les yeux bruns de Nyméria se rouvrirent, et suivirent la direction des doigts tendus de Nârmag. Le Lieutenant de Morgul démontait son ouargue pendant que sa délégation s’écroulait au sol, épuisée, en plein centre de la place, tous les regards braqués sur eux. Profitant de cette distraction momentanée, le Capitaine Général se retourna vers sa probable future épouse. Il craignait pour ce mariage, et non sans raison. S’il se déclarait leur flamme au grand jour, devant le regard des humains et des dieux, cela risquait de compromette définitivement son déguisement et sa couverture d’espionne et donc de l’exposer au grand jour à toutes sortes de menaces. De plus, les deux jeunes amants deviendraient des cibles à abattre, en vue de le ligne de succession des titres et des honneurs décernés par sa majesté le Roi. Le rôle qu’elle jouait était sans nul doute essentiel pour leur survit, et imaginer un seul instant qu’elle succombe envoyait Nârmag à un seuil pire que la mort, là où la douleur et le deuil ne vous quitte jamais.
Mais elle avait déjà disparue sans un bruit. Se demandant si ceci n’était pas finalement qu’un rêve et tout en rangeant précieusement le document, Nârmag se dirigea vers l’Orque le plus imposant. Il attirait la majorité des regards à lui seul de par son horrible face mutilée, que Nârmag savait due à d’une blessure qui lui paralysait entièrement tout le côté gauche à l’exception de sa jambe. Il s’avançait cependant avec difficulté, remarqua-t-il immédiatement, ses jambes ne le portant que difficilement. Mais il se dégageait de lui quelque chose de réellement extraordinaire, et c’est cela qui frappa Nârmag davantage que son affreux visage, lui qui pouvait jauger d’un regard. Gothmog recelait une volonté de fer, un pouvoir et une force caché ainsi qu’une intelligence non commune à ceux de sa race. Il comprit alors pourquoi Sauron lui avait confié le commandement de ses troupes. Alors qu’il allait signaler sa présence au Lieutenant de Minas Morgul, il se ravisa soudainement, ne souhaitant pas s’entretenir avec lui ici. Il se devait de faire une grande impression à son invité, car cet être représentait le Mordor, et donc son terrible Seigneur. Pour toute la durée de son séjour il serait ses yeux et ses oreilles. Sachant qu’un rapport détaillé sur ce qu’il avait vu lui serait demandé, Nârmag se dirigea en hâte vers le Palais, empruntant un de ses fidèles raccourcis pendant que Gothmog gravissait tant bien que mal les marches d’une démarche gauche et hasardeuse. Nârmag s’arrêta brusquement en chemin et interpella deux gardes dignes de confiance. Il les envoya quérir ce fameux orque, en leur disant de l’escorter jusqu’au logement royal. Une fois lui même rendu au sommet, Nârmag constata que l’intégralité de l’Armée Orientale était rassemblé devant le Palais. La veille, il avait expressément demandé à ses sous-officiers de la préparer en vu d’une inspection le lendemain. Il se doutait que Gothmog avait reçu certaines consignes de son Maître qu’il devrait appliquer ici. Nârmag se plaça donc dans un endroit surélevé, face à ses garnisons, de façon à les voir intégralement. Les hommes se mirent au garde-à-vous et attendirent, certains retenant leur souffle.
Leur destin semblait être désormais fixé par la simple présence de Gothmog. Les minutes s’écoulèrent, lentement, la masse s’impatientant, car elle tenait toujours le salut militaire qui lui était imposée. Nârmag lui contenait son mécontentement. Le messager du Mordor les avait fait admirablement attendre. La fébrilité des troupes monta d’un cran lorsque le début d’une silhouette apparue, son allure dégingandée s’agitant soudain. Le contraste entre l’immobilité totale des Orientaux et la démarche maladroite de Gothmog rendait presque irréelle et insoutenable la scène qui se déroulait sous les yeux de Nârmag. Finalement parvenu au centre de l’armée, Gothmog releva sa tête et aperçu le Commandant Suprême. L’orque s’arrêta l’espace d’un instant pour l’observer et le premier résultat que Nârmag obtient de lui se manifesta par un mince sourire qui se dessina progressivement sur le reste de sa figure.


« Bienvenue à vous, messager du Mordor ! Votre présence ici était tant attendue. L’hospitalité de notre royaume vous est acquise, à vous ainsi qu’à tous les partisans du Maître Sauron le Grand. Puissions-nous tous le servir admirablement ! »

Nârmag lança un bref regard vers ses troupes tandis qu’elles scandaient :
« Gloire au Seigneur des Ténèbres ! Puissance et domination !»

Il reporta son attention sur son allié.


« Le Rhûn à toujours servit le Seigneur Ténébreux, et il le servira toujours ! L’acier trempé de nos lames exprime mieux notre fidélité que mille paroles mielleuses, que profèrent tous ces agenouillés ridicules qui se prétendent fervents partisans du Terrible Seigneur. Le Rhûn ne s’est jamais incliné, il n’a jamais ployé le genoux à qui que ce soit, comme le témoigne notre devise : "Insoumis, Invaincus, Intacts". Nous espérons que sa magnificence saura une fois de plus nous compter parmi ces alliés, nous qui lui avons toujours été fidèle ! Nos armées sont prêtes pour la guerre, prêtes à répandre la mort chez ses ennemis, à répandre le Feu et le Sang ! »

Puis, d’un geste Nârmag invita son allié à s’approcher, à sa tenir à ses côtés pour apprécier pleinement la vue imposante d’une telle armée. Restant muet, Gothmog s’approcha, non sans sa lourdeur habituelle, et ensemble ils observèrent cette colossale troupe. Nârmag entreprit d’expliquer précisément au Lieutenant de Morgul la composition de ses forces armées, passant toutes ses troupes en revue.

« …La voici, la bannière de notre nation, un dragon d’or sur un fond rouge écarlate. Juste à côté de l’étendard royal se situe la horde du Soleil Noir, des sentinelles plus que redoutables qui veillent farouchement sur l’ensemble de nos frontières… »

Tandis qu’il lui parlait, Nârmag observait le moindre détail qui déridait un tant soit peu le visage de son allié, et d’après ce qu’il voyait, Gothmog semblait pleinement ravit de ce qui se déroulait devant ses yeux bouffis. Malgré tout, le Commandant émit quelques réserves envers Gothmog, ne divulguant pas ouvertement qu’il avait des espions, bien qu’il savait que cela n’échapperait pas aussi facilement au Lieutenant de Morgul qui était loin d’être idiot.
Toutefois l’inciter et lui permettre de poser des questions était loin de l’idée de ce que Nârmag qualifiait de sage et réfléchit. « Ici le silence est la meilleure protection et le mensonge la plus belle vérité. » Voilà une parole qu’il n’avait pas oublié, et qu’il tâchait d’appliquer chaque jour.

* « Mieux vaut avoir des espions inconnus partout, mais surtout cachés, on est jamais trop prudent. Il n’y a jamais assez d’yeux pour tout surveiller. Et d’ailleurs, le plus redoutable des ennemis n’est-il pas l’ennemi que l’on ne voit pas ? Tout autant que celui dont on ne se méfie pas… » *

Après tout Saroumane utilisait des corbeaux pour surveiller ses ennemis, ainsi donc Nârmag lui aussi disposait pour sa part, de ses propres « Corbeaux », comme il aimait les appeler.

Une fois l’inspection du Mordor terminé, Nârmag invita Gothmog à visiter le somptueuse et majestueuse résidence Impériale où il y put observer les légendaires gardes royaux. Il lui fit faire un rapide tour des lieux, puis le mena dans l’antichambre de la salle du Trône. Le choix de la salle n’avait pas été choisit sans raison, en effet Nârmag voulait saisir l’opportunité d’impressionner le téméraire représentant du Mordor, afin d’immortaliser sa visite pour apparaître dans les bonnes grâces de Sauron. Immédiatement, il envoya des gardes annoncer au Roi que Gothmog requérait non pas une audience publique mais un entretien privé. Nârmag profita de l’instant d’attente pour exprimer le fond de sa pensée à l’orque trapu, qu’il considérait de plus en plus comme un ami.


« Un fauve féroce somnole au fond de chaque homme et, pour peu qu'avant de le jeter dans la guerre vous armiez cet homme-là d'une pique, d’un arc ou d'une épée, sur-le-champ s'agite le fauve. L'odeur du sang, voilà tout ce qu'il faut pour le réveiller. Nous ne sommes en rien différent des autres peuples de la Terre du Milieu, eux, qui nous considèrent comme de barbares cherchant uniquement à répandre le sang, rongés par l’ambition et dénué de tout scrupule… Si nous combattons jusqu’à la mort c’est parce que jamais un homme n'est aussi vulnérable sur le champ de bataille que lorsqu'il fuit. Un homme qui détale fait aux soldats l'effet d'une bête blessée. Il surexcite leur soif de sang. Mais il n’existe rien de si dangereux qu’un déserteur. Se sachant perdu, en cas de capture, il ne recule devant aucun crime, aucune vilenie.  C’est pourquoi notre Empire est très solidaire, nous ne formons qu’un, et un seul en toute circonstance.  Si nous illustrer par la guerre est le seul moyen pour que nous puissions prouver et affirmer au monde notre identité, eh bien soit. Qu’il en soit ainsi. Nous assoirons notre domination en asservissant les autres nations. »

Les portes s’ouvrirent docilement de l’intérieur et Nârmag entra le premier. La pièce était très spacieuse, munie des nombreuses fenêtres mais qui étaient actuellement calfeutrées, la lumière étant masqué par des rideaux qui donnait un aspect pourpre et sombre à la salle, tel la couleur d’un grenat. Tandis qu’ils s’avançaient, le pas boitant de Gothmog retentissait pesamment sur le sol alors que celui de Nârmag se faisait aussi discret et léger que possible. Au fond de la salle leur parvînt clairement la voix de Malnor, le seigneur des lieux, prononçant des paroles de bienvenue. Se tenant droit et fier sur son large trône de conquérant, la mine quelque peu austère, le souverain Oriental ne se pouvait être plus impressionnant. Il s’était richement vêtu pour l’occasion, revêtant ses plus beaux atours qui avaient l’avantage de servir aussi bien lors des cérémonies que lors des affrontements. Sans précipitation, Nârmag mena Gothmog au pied du trône, fit une brève révérence à son Roi, intimant implicitement Gothmog à en faire de même, et vînt prendre la place qui lui était due, un formidable siège situé à la droite même de son suzerain. Ensemble, assis côte à côte, les deux hommes toisèrent l’orque du regard. Ce dernier ne sembla pas s’en formaliser, et attendit respectueusement que l’un des deux hommes prennent la parole. Sa bouche s’agitait de droite à gauche sans arrêt.

« Inutile de vous morfondre plus longtemps cher allié, nous nous languissons d’avance de voir l’objet qui vous à valu cette harassante chevauchée. La raison principale de votre venue dans nos contrées ne nous est pas inconnu. »

Gothmog ne parvint pas à cacher sa surprise. Manifestement il était choqué. Il tenta de se raviser mais il était trop tard, les deux hommes avaient parfaitement lus sur son visage et semblait en tirer un plaisir manifeste.

« Nous sommes bien renseignés, Lieutenant, très bien renseignés… »

* « Tout savoir est également mon métier », pensa-t-il sombrement. « Et le savoir mène au pouvoir, surtout en temps de guerre… » Ainsi donc Nârmag était indispensable à Malnor, aussi bien dans la récupération des informations de le Terre du Milieu dans son intégralité que dans le commandement et la gestion de ses forces armées. *

Rageant intérieurement, Gothmog amorça un geste en direction de son armure puis hésita, se retenant tant bien que mal. L’entretien ne semblait pas se dérouler selon sa convenance à lui. Avec une certaine hargne, il céda subitement à sa pulsion et exhiba au grand jour l’objet caché jusqu’à alors dans une bourse rembourrée de taille conséquente. Nârmag reconnut au premier coup d’œil l’objet. Stupéfait, il garda le contrôle de ces émotions, laissant son visage aussi lisse et indéchiffrable que possible.



« Un cadeau du Seigneur des Ténèbres nous honore plus que tout autre chose. Surtout un tel don. Ainsi donc, notre Maître Sauron le Grand souhaite nous confier ce mythique artefact aux mystérieux et incommensurables pouvoirs… »

Il marqua une courte pause. Était-ce une preuve de confiance, ou de méfiance ? Il l’ignorait pour l’instant et promit de s’entretenir de ce sujet avec son suzerain prochainement.


« Un Palantir, une ancienne pierre de vision lointaine… » , reprit-il.


L’orbe sacré luisait dans les mains moites du rat de Morgul. Prudemment, Nârmag tendit sa main. Gothmog croisa son regard et obtempéra, il déposa le globe qui se révéla agréable à tenir, même à travers ses gants Nârmag sentait l’adorable sensation qu’il provoquait. Il s’autorisa le plaisir de l’inspecter, le levant à hauteur de ses yeux et l’observant attentivement. Il crût y décerner le Seigneur Ténébreux lui même, équipé de sa terrible armure au sein même des Sammath Naur dans l’Orodruin. Sans aucune réticence ni précipitation, il laissa glisser le Palantir dans les mains de son Roi qui avait attendu patiemment l’analyse de son ami. Aussitôt la pierre lisse s’illumina de mille feux, puis s’obscurcit, s’éteignant en provoquant le noir complet dans la salle, et tout ça dans un très court laps de temps. Soudain, l’Œil nimbé de flamme apparu. Sauron était parmi eux.
La voix maléfique résonna sur les murs et les fit trembler, et pourtant selon Nârmag elle venait de sa tête. C’était du Noir Parler mais Nârmag connaissait ce langage et le maîtrisait à la perfection, en effet il l’avait longuement étudié avec Malnor dans leur jeunesse. Il eût la satisfaction d’apprendre enfin la provenance de la pierre. En effet, il n’avait pas avouer qu’il pensait cet objet perdu à tout jamais dans le fleuve Anduin, noyé et emporté durant la terrible bataille d’Osgiliath, lorsque cette dernière était encore la capitale du royaume de Gondor. Il serait le Palantir de Sâr Calon désormais et non plus celui de la Cité des Étoiles. Les Orientaux pouvaient être considérer comme de véritables voyants, avec cette formidable source d’information. Une arme terrible entre des mains habiles et désastreuses entre des mains frêles. Nârmag éprouvait du désir à manipuler cette sphère, il voulait la soumettre à son contrôle, s’en emparer pour servir son royaume. Mais il voulait l’aval de son Roi, pas question de cacher quoique ce soit à son meilleur ami, d’autant plus qu’il était sûr d’obtenir cet accord. Il sentait la dangerosité de l’objet, mais la tentation était grande. Il se modéra et se reconcentra totalement sur les paroles du Seigneur des Ténèbres qui faisait vibrer ses tympans, néanmoins Nârmag restait de marbre, il ne sourcillait et n’esquissait pas un geste. Il ne clignait même pas des yeux. Le message de Sauron était clair, limpide et précis. Il ne détournait pas ses paroles, ses ordres il les dépêchait directement. Cependant qu'il parlait, Nârmag l'entendit parallèlement dans sa tête, lui dicter qu'il était libre de se retirer, que son suzerain l'informerait de sa mission en temps voulu.

Il s’attarda le temps d’un denier coup d’œil puis s’éclipsa furtivement, silencieux comme la mort elle même. Il gravit rapidement les escaliers pour atteindre ses appartements situés au dernier étage, adjacents à ceux de son Roi en cachant toutes traces de lassitude, se retenant de ne pousser ne serait-ce qu’un soupir. Il n’avait pas dormis depuis bien des jours mais son esprit et son corps tenait bon, sévèrement entraînés à ne laisser transparaître aucunes émotions ou gestes non contrôlés ou invoqués. Le mérite de cette expérience en revenait à son rang et statut.
Enfin, il rompit le sceau et ouvrit le parchemin qu’il s’empressa de déchiffrer.
La missive contenait des informations sur les interventions que Nârmag avait ordonnées et planifiées, comme notamment le contrôle des routes commerciales du Dorwinion qui rapportait une somme d’argent considérable à la couronne puisque le vin qu’il produisait était sans égal, la région étant très privilégiée de ce point de vue là. En effet, ce petit commerce pourvoyait à une bonne partie des dépenses du royaume, et aussi invraisemblable que cela puisse paraître les principaux acquéreurs de ces marchandises étaient leurs ennemis proches. Chose que Nârmag comptait arrêter, bien qu’il retint non sans dépit, l’idée d’empoisonner les tonneaux ayant une destination hostile. En réfléchissant attentivement, Nârmag conclut en définitive que ce plan pouvait s’avérer très intéressant et utile. En effet si leurs ennemis continuait de s’abreuver avec ce liquide qu’il payait assez grassement, -il est vrai, mais la qualité était tellement inestimable pour qu’ils puissent s’en passer- Nârmag n’en pouvait pas moins tenter d’une pierre deux coups en faisant main basse sur l’or du paiement et la potentiel mort d’un ou plusieurs officiels par le poison comme supplément, et ainsi bénéficier d’un double avantage. Cela constituait un plan très machiavélique, digne de la plus vile des fourberies mais qui présentait des privilèges considérables et quasi-certains. En effet, l’or était quelque chose de décisif lors des guerres et batailles, et le dernier fou qui ne s’en était pas formalisé outre mesure, pire même qui l’avait négligé, ne devait se rappeler que trop bien ce qui l’avait conduit à sa ruine. Quoique dans la tombe, Nârmag trouvait qu’il était difficile de pouvoir émettre un jugement sur soi-même, ou tout du moins en témoigner de vive voix. De plus pourquoi la mort rendrait-elle les gens véridiques ou même rien qu'intelligents ?

Il reporta son attention sur le document et laissa son regard se perdre dans la contemplation muette du parchemin, ses yeux parcourant avec avidité et rapidité le texte. L’examen fut long mais complet, et heureusement les nouvelles qui y figuraient avaient de quoi rassurer Nârmag. Il se jura de les transmettre le plus tôt possible à son Altesse, peut être même ce soir, pendant l’heure fatidique de la nuit, quand tout le Palais dormait. Fatigué de cette harassante journée, il ôta son casque, déposa armes et armures et se retrouva en sous-vêtement.
Il l’entendit même avant de la voir, son souffle haletant, diaboliquement chaud, dirigé sur sa nuque. Il releva les yeux et observa son reflet dans le miroir.

« Tu es ma propriété pour ce soir et j’entends bien en profiter… » lui ronronna-t-elle, avec les inflexions voluptueuses de leur patrie tout en lui souriant magnifiquement avec des œillades languissamment éloquentes.

Elle était presque entièrement dévêtue, une mince couche de vêtements recouvrait encore sa peau et mettait davantage en avant les formes parfaites de son corps, mais cette moindre barrière allait être rapidement abattue. En effet, Nyméria était excessivement intelligente et belle pour cela, avec ses jambes longues et sa généreuse poitrine, son teint parfaitement bronzée, ses lèvres pulpeuses, ses immenses prunelles sombres et ses opulents cheveux châtains qui vous donnaient toujours l’impression qu’elle venait à l’instant même de sortir du lit. Elle fleurait le péché lui même, à l’instar d’un lotus exotique. Elle était pour Nârmag la quintessence même du plaisir. Satisfait, il s’abandonna pleinement à elle, et leurs nuit et premières expériences furent pour le moins, agitées…
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