Témoignage d'un vieil elfe

//Note de l'auteur : //
Vous savez sans doute que les elfes sont des êtres immortels, on peut donc en déduire qu'un elfe d'âge moyen à déjà vécu le temps d'une centaine de vies humaines. J'ai vécu le temps de presque mille cinq-cents vies humaines et je me porte encore très bien. J'en ai vu des batailles et des guerres mais celle qui va bientôt avoir lieu n'a rien de commun ou de déjà vu. Croyez-en l’expérience d'un elfe qui a assisté au triomphe grandissant du plus grand seigneur de mal, Sauron. J'étais dans les rangs des elfes d'Elrond et je suis un de ses plus fidèles guerriers. Si j'écris cette lettre c'est car je n'aurai peut-être plus tellement d'occasions de le faire et pour vous faire part de ma façon de voir la guerre très prochaine. Mon nom est Eglion Ladones.

"-Le temps est venu mes amis. N'oubliez pas de vous accrocher a quelque chose qui vous est cher. Dites moi a quoi vous pensez.

-Je pense à ma femme et à mes enfants qui vont me manquer pendant cette guerre..., dirait un des elfes qui m'accompagnerait.

-Dites vous plutôt que c'est pour eux que vous vous battrez bientôt et pour toutes les femmes et tous les enfants qui comptent sur nous, lui répondis-je sur un ton ferme mais compatissant à la fois."

Je ne pourrai que comprendre le sentiment de tristesse de mon compagnon mais je devrai soutenir mes soldats jusqu'au bout. Les temps seront particulièrement rudes et d'après la saison présente nous risquons de devoir lutter contre vents et froids crispants et déstabilisants. De jour en jour il sera plus dur d'empêcher mes amis d'écourter leur vie par devoir. Jamais rien ne pourra me faire trahir mon maître mais je me dirai certaines fois que tous les gouvernants de peuples n'ont point de cœur et seulement des désires d'expansion. Nous douteront tous les jours plus de l'issue de la guerre et pourtant il en sera de même dans tous les camps.

...

"-Pourquoi me montrez-vous cette lettre cher ami ?dit Elrond intrigué.

-Eh bien je pensais qu'il était important de vous prévenir de la gravité de la chose. A l'approche de la guerre ce texte ne peut faire de bien. Il va en effet saper le moral des troupes, tout le royaume n'a que cela à la bouche, répondit un elfe serviteur.

-... Laissez-moi je vous prie.

-Seigneur, permettez moi d'insister, il faut...

-Vous avez fait votre devoir mon ami, à présent vous devez laisser au conseil elfique de prendre les futures décisions, restez au courant des rumeurs et prévenez moi s'il y a des changements importants.

-Bien..."

Elrond se retourna dés que l'elfe sortit de la salle du trône et s'accouda à son balcon en admirant le coucher de soleil sur la vallée de fondcombe. Plus verts que jamais les arbres resplendissaient de beauté pour la dernière fois peut-être. Elrond décida de stimuler ses fidèles soldats par un discours publique où il en profiterai pour féliciter en personne Eglion Ladones pour son récit plus qu'intéressant. Il prit le temps de se doucher et de se mettre à l'aise avant d'entrer dans son lit où il se couchait seul pour la énième fois, pensant à la journée rude qui s'ensuivra de celle-ci. Il ne parvint pourtant pas à s'endormir. Il se leva alors en pleine nuit et décida de se concerter devant la statue qui portait jadis l'épée brisée d'Isildur. Il y avait à présent un assortiment des plus belles dagues et couteaux du royaume dans les bras de cette magnifique femme de pierre sculptée par magie lors de la création de Rivendell au réveil du monde.

"Mes amis, ce jour n'est qu'un jour banal comme les autres, faites en sorte qu'il en soit différent. Amusez-vous, profitez du temps qu'il vous reste dans cette magnifique vallée. Oui messieurs, c'est à vous que je m'adresse. Vous n'êtes pas sans savoir qu'une guerre approche et qu'elle sera sûrement la plus dur que nous ne connaîtrons jamais. Mais nous en sortirons vainqueurs, nous, peuple des elfes, méritant une éternité de bonheur et de paix. Ensemble, enrichissons les bibliothèques de la terre du milieu d'histoires de héros et de soldats glorieux qui se bâtirent pour que la terre du milieu perdure. Je ne vous cache pas que l'atrocité de la guerre vous touchera tous et je conseil l’œuvre de Monsieur Ladones qui nous montre a quel la guerre peut être ravageuse. Mais cette épreuve est une étape à passer, un tremplin vers la gloire, le bonheur et la liberté. Tous ensemble, battons nous pour cette liberté, comme d'autres peuples l'ont fait avant nous et comme les plus anciens d'entre nous l'ont fait. Rendez fiers vos pères, vos aïeuls en vous battant avec ardeur et persévérance, jurez une loyauté sans faille à votre seigneur et jurez allégeance à l'armée la plus performante de terre du milieu. QUI ME SUIVRA ?..."

Ce court discours s'ensuivit d'un tonnerre d'applaudissements et d'acclamations. Elrond avait su détourner un texte contradictoire en test de fidélité et il put avec soulagement constater que son peuple le suivrait à la vie à la mort.