La Guerre pour la Terre du Milieu
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La Guerre pour la Terre du Milieu

La Terre du Milieu est en proie à une nouvelle guerre, Sauron le Seigneur des Ténèbres vient de refaire surface et ses partisans se regroupent. Quel camp choisirez-vous une nouvelle fois ?
 
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 Une rancune tenace et pernicieuse...

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Nârmag
Champion du Rhûn / Commandant Suprême des Armées Orientales
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Nârmag


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Citation: "Quand on a l'art d'anticiper la réaction d'esprit, ça ne laisse rien au hasard..."

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MessageSujet: Une rancune tenace et pernicieuse...   Une rancune tenace et pernicieuse... Icon_minitimeSam 9 Aoû - 0:38

Le Pays de Dun

Autrefois région très boisée et verdoyante, son cadre agréable s’était totalement évanoui lorsque la guerre avait émergée, pour ne laisser place qu’à une pleine et entière dévastation. Cette vaste marée verte s’était transformée en une terre corrompue, souillée et stérile, et tout cela au profit des industries de l’Isengard sous les ordres de la Main Blanche Saroumane, dit le Magicien déchu. En effet, l’intérêt qu’éprouvait l’occupant d’Orthanc pour cet endroit n’était en rien un hasard. Les ressources forestière que la nature avait pourvue en cette région avait été l’une des première motivation de Saroumane pour s’emparer de cet endroit, en plus de sa proximité géographique, puisque Nan Curunír, la Vallée du Magicien était adjacente au Pays de Dun. Le deuxième avantage qu’avait vu Saroumane dans sa perfidie et qu’il avait formenté dans son esprit malicieux, avait été d’utiliser l’hostilité ancestrale des Dunlendings contre le Rohan et ses habitants. Ces derniers, autrefois appelés Éothéod et désormais Rohirrim s’étaient vu offrir le territroire de l’ancien Calenardhon (« Province Verte » en sindarin) au cours du Troisième Âge de la Terre du Milieu par l'Intendant Cirion du Gondor en le sauvant de l’attaque des Gens-des-Chariots. Ainsi fut fondé et naquit le le royaume de Rohan grâce au Serment d’Éorl, qui en jurant de toujours soutenir et protéger loyalement le Royaume du Gondor en cas de nécessité, scella définitivement les liens amicaux entre Gondorien et Rohirrim. Cependant, bien qu’étant une région assez dépeuplée lorsqu’Eorl et les siens s’y installèrent, y demeuraient néanmoins secrètement une communauté que les Dúnedain appelèrent Gwathuirim (« Peuple de l'Ombre »). La face cachée de l’histoire des Rohirrim était la suivante : ils avaient chassés en utilisant la violence jusqu’au dernier des Dunlendings qui peuplaient ces terres et les avaient donc indifféremment abandonnés à un funeste destin, loin de leur patrie. Contrait à l’exil, les Dunlendings s’étaient réfugiés sur ce qu’on appelle dorénavant le Pays de Dun, nourrissant une haine éternelle envers les Rohirrim et le Gondor, également responsable de leur sort.

Ainsi donc, Saroumane usa de cette ire sanguinaire pour mettre à feu et à sang le Rohan lors de la Guerre de l’Anneau, et malgré la cinglante défaite de l’Isengard au Gouffre de Helm et plus généralement la chute de la marionette de Sauron, Théoden le Roi du Rohan pardonna avec clémence aux hommes du Pays de Dun et laissa les survivants rentrer chez eux, demandant à ce que toutes les hostilités cessent et que les Dunlendings se retirent de nouveau derrière l'Isen. Le Mage Saroumane fut vaincu, mais en plus d’avoir perdu ses fidèles et loyaux Ourouk-Haï, Ouargues et autres Orques qui constituaient son armée de choc, il devait faire face d’une part à la confrontation avec le vainqueur et souffrir ses revendications mais également au sein de ses anciens alliés, auquel il se heurtait désormais avec une farouche et non dissimulée fureur. Il n’est pas donc pas surprenant que Saroumane le Multicolore est ironiquement été non pas satisfait mais soulagé d’être retenu prisonnier dans sa tour, puisque hors d’atteinte du courroux de Sauron devant sa trahison et son échec. Il n’avait donc pas à craindre pour ses jours car bien que vivant sous l’œil attentif et vigilant de ses geôliers Ents et Huorns qui guettait la moindre faille de sa part, Saroumane disposait d’un havre de protection impénétrable et confortable. La Tour d’Orthanc étant totalement inexpugnable, tant que l’occupant dispose des clés, personne n’est en mesure de l’atteindre de quelques façons que ce soit. D’autant plus que Saroumane savait pertinemment à quel point les Dunlendings étaient très attachés à leurs forêts, alors il envoya seulement ses ouvriers une fois le Pays de Dun vidé, ses habitants étant tous mandés pour la guerre au Gouffre de Helm et pour ravager sans pitié les autres régions du Rohan. La région fut changée irrémédiablement, la déforestation laissant le paysage plus vide que jamais, les collines dénudées n’offrant qu’un spectacle macabre. Jadis opulente contrée boisée, cet ancien monde brûla dans les flammes de l’industrie d’Angrenost, le monde vert tomba pour armer les légions d’Isengardiens sans la moindre once de remord ou de compassion de la part de la Main Blanche. Les rares arbres qui persistaient à tenir bien que courbés s’étaient amincis, et les jeunes pousses n’avaient aucun espoir de mûrir, fleurir et s’épanouir. Les hommes sauvages eurent alors le sentiment d’avoir été une nouvelle fois trahis, bafoués, insultés. Désabusés, la fin de la Guerre de l’Anneau ne leur fit ressentir aucun plaisir. Leur véritable désir demeure dans la vengeance, et encore une fois c’est ce vieux sentiment qui anime leur être et les poussent à agir.







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« La nouvelle ne tarderait guère à se répandre aussi hâtivement et aisément qu'un Elfe décocherait sa flèche meurtrière dans la gorge de son ennemi. Voilà désormais près d’une semaine qu’ils avaient de nouveau franchis les Gués de l’Isen, se faufilant la nuit dans une compagnie plus que restreinte, multipliant les razzias et autres escarmouches et en incendiant villages et autres refuges sans défense, éradiquant les faibles et prophétisant une future destruction. La colère des Rohirrim ne tarderait pas à poindre, mais plus que cela, c’était précisément le but de ces manœuvres et de cette politique de la terreur. La campagne, où plus vraisemblablement la folie dans laquelle se lançait les Dunlendings s’écrivait dans le sang. Leur but véritable n’était non pas de ruiner et piller le Rohan mais d’attirer l’attention du Roi, Éomer, dans l’espoir de lui tendre une embuscade loin de sa citadelle et de le capturer vivant pour marchander sa rançon. Pas uniquement dans l’idée de grappiller du terrain, mais dans un objectif bien plus téméraire. Car, dans le même temps les forces du Pays de Dun s’établissaient dans le plus grand secret au sein même du Cercle d’Isengard à présent libéré de la présence des Ents et de l’eau, malgré la persistance vigilance des sentinelles du Gouffre de Helm et de la Trouée du Rohan. Le plan principal conduisait les Hommes Sauvages ou Hommes des Collines-et surtout le chef qu’ils avaient unanimement désigné dans cette quête, à savoir Grimwulf- à s’emparer de la Tour d’Orthanc, en dédommagement de ce que Saroumane avait fait de leur patrie lors de la guerre. Pour ce faire, ils souhaitaient monnayer le Roi du Rohan contre les Clefs d’Orthanc même, auprès du Roi du Royaume Réunifié en personne, Elessar Telcontar dit communément Aragorn, actuel propriétaire de la place forte. Menaçant comme jamais, ils avaient étés nombreux à répondre à l’appel de Grimwulf et malgré leur piètre qualité en tant que guerriers, leur nombre pouvait se révéler suffisant pour tester sinon réussir cette opération plus que hardie. Les formations militaires qu’ils avaient reçus après la cuisante défaite ne leur avaient appris qu’une seule et simple chose : si eux ne devaient pas étirer et séparer leurs forces sur plusieurs fronts du fait de leur fragilité, alors ces derniers devaient forcer l’adversaire à se disloquer. Bénéficier du plus grand nombre de belligérants mettaient du baume au cœur de ces hommes, qui au cœur de la nuit commençait et recommençait inlassablement leur sale besogne.

La nuit dernière, Thrydan qui s’était vu attribuer le titre de Fléau-des-Loups, avait osé s’attaquer à une place relativement bien défendue, puisque géographiquement très proche d’Edoras. Cette attaque était davantage un message qu’un simple avertissement délibérément envoyé pour qu’il parvienne aux oreilles du Roi de la Marche. Destiné à toucher l’orgueil d’Éomer et le pousser à réagir et à sortir par lui même, régler le conflit ou du moins constater l’étendue des dégâts, puisque cela se passait à proximité, si ce n’est à portée de vue du Château d’Or de Méduseld. Thrydan donc, qui s’était déjà taillé une solide réputation de vétéran au sein de l’armée de Dun, se délectait de la crainte qu’il insufflait et inspirait aux Rohirrim. Ce soir là, il n’avait souffert d’aucun accès de pitié comme à son habitude, mais il avait expressément ordonné, après s’être approprié le village en un temps très réduit, de maquiller la scène de mort en un massacre absolu, une véritable boucherie humaine. Il n’aimait guère diminuer et préférait sans conteste accentuer le sentiment d’horreur que ces guérillas inspiraient à ses ennemis. Semer mort et destruction, inlassablement, rapidement et silencieusement dans l’ombre, voilà les tâches que Thrydan se voyaient confier. Mais le véritable meneur charismatique du Pays de Dun était bel et bien Grimwulf. Il jouissait d’une formidable popularité auprès des siens. Il était bon orateur et savait se montrer convainquant. De plus, il planifiait et coordonnait clairement et précisément ses offensives, et du fait de sa position en retrait des batailles, il percevait avec le recul l’avantage stratégique de telle ou telle cible. Il n’avait pas encore rencontré de défaite, et certes bien que s’attaquant à des cibles mineures, cela glonflait le moral de ses troupes à tel point qu’elles se disaient capable de s’emparer du Rohan. Conscient de la fragilité de son peuple, il éludait la question et affirmait que le moment n’était pas venu et qu’il avait un meilleur plan. Et, en effet, cette surprenante tactique qui consistait à kidnapper le Roi n’était connu que par un cercle très restreints d’autorités Dunlendings. Ainsi donc Grimwulf veillait des soirées durant, interrogeant d’un regard le feu dans sa tente sur la date où le Roi réagirait enfin aux lamentations de son peuple. Et lorsqu’il se montrerait, alors il serait prêt à frapper, tel un serpent se dressant avant de mordre. Le piège était tout prêt de s’abbattre sur sa proie, il le sentait, il le savait. Tôt dans le matin, ils avaient reçus des mains de Thrydan -où plutôt des mains que Thrydan avait découpées et emportées pour les offrir en guise de trophée à son Roi, et surtout parce que cela le faisait rire- une missive Rohirrim que Thrydan avait interceptée sur le chemin de retour. Bien que celui-ci effectuait avec une redoutable et saisissante efficacité les ordres de Grimwulf, ce dernier ne l’appréciait guère, lui et sa brutalité qui le répugnait et qu’il méprisait, mais au moins ce dernier se montrait obéissant. Un autre aspect et talent de Grimwulf était qu’il savait lire et écrire certes rudimentairement, mais c’était une particularité assez rare pour le souligner chez les hommes de Dun. Déchiffrant le message il apprit que plusieurs messagers avaient été directement dépêché par Erkenbrand, ce dernier pressant Éomer de prendre des mesures drastiques contre ces mystérieux et dangereux brigands qui sillonnaint librement et impunément le Rohan. Satisfait de savoir cela, en plus du statut toujours secret de leur identité, Grimwulf avait affiché ouvertement et ce depuis bien des jours, un mince sourire jaunâtre. Le temps était venu, Éomer le roi guerrier, plongerait bientôt droit dans les filets que les hommes du Pays de Dun avaient soigneusement tendus à son attention.

Mais songeur, l’esprit de Grimwulf s’obscurcit soudainement, tiraillé par sa conscience une énième fois. Tourmenté une fois de plus par la justesse, la nécessité de sa cause, les actes, les choix et les chemins qu’il avait dû emprunter. Est-ce que finalement ceci se terminera ? Cette partie de leur histoire aura-t-elle une fin ? Cette escalade de la déchéance, cette chute sans fond. Cette échelle vertigineuse dont l’abime en est le sommet. Doit-on être tenu pour responsables des actes de nos ancêtres ? La paix, la paix tant voulue, si attendue doit-elle être placé au premier plan, devançant l’esprit de vengeance et cette vieille hostilité qui gangrène et corrompt ces deux peuples, ces deux nations voisines dans l’espoir d’une réconciliation et d’une fraternisation ? Pardonner à son vieux rival, son pire ennemi, les morts de la veille et ensemble rebâtir et façonner un nouveau monde ? Oublier les visages des défunts camarades, des frères, des pères, des mères, des sœurs, des fils, des filles ? Amère pensée quand on caractérise et symbolise l’identité de tout un peuple. Quand on mène sa nation vers un destin ; avenir ou disparition ? Que peut-on ressentir lorsque l’on se penche au bord du précipice et que l’on sait au fond de soi que l’on va y plonger ? Le vide vous apparaît comme infini.

Les faibles murmures de protestation font souvent beaucoup plus de dégât que l'hostilité ouvertement déclarée, et cela était vrai en ce qui concernait ces deux populations  Mais un autre monde, une autre époque. Et les promesses ne sont que des mots. D’antan, le Dunlending aurait accepté ces idées-là. Mais dos au mur, impossible de faire demi-tour. Il était trop tard pour faire marche arrière. Il ne pouvait qu’aller de l’avant, et ferait tout ce qui est en son pouvoir pour parvenir à ses fins, même jusqu’à la mort du dernier des siens. Tout le futur d’une nation repose désormais sur une simple supposition et une simple espérance : Quand donc, Éomer daignerai-t-il se montrer… »




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« Le beffroi retentit, un son métallique rugueux, glacial et déchirant au cœur du silence de la nuit. Désormais, il s’agissait d’un bruit presque familier pour tout Rohirrim. L’immobilité laissa brusquement place à l’agitation d’une fourmilière ; des cris se répercutèrent, des pleurs se firent entendre, les chevaux réveillés en sursaut hénissèrent et enfin le bruit des épées dégainées sans hésitation brisa la quiétude de cette soirée. L’obscurité se mua en une vague orange et incandescente de torches qu’on allumaient hâtivement, aveuglant temporairement les villageois. Les mines hagards des soldats réveillés en sursaut ponctuaient chacun des nouveaux bruits de cloche. La chaleur de la nuit disparut en même temps que l’aube se révélait, et le froid s’empara du cœur des hommes. Quelles nouvelles horreurs le monde allait-il découvrir quand le soleil percerait les nuages et que l’aurore azurée sombrerait ? Les capes s’agitaient, impatientes, l’attente étant insoutenable. Un vent mugissait, et le son qu'il produisait était lugubre. La pluie se mêla joyeusement à cette cérémonie d’angoisse, ruisselant le long des armures et reflétant la pâle lueur de la demie-lune et le faible scintillement des étoiles. Puis, comme partant d’un cœur commun, un bref soupir de soulagement vint. Le village n’était pas lui même la cible d’une attaque, l’alerte certes préventive, n’était destiné qu’à informer sur la découverte que les guetteurs venaient de faire. En effet loin au nord, presque aux portes d’Edoras, se distinguaient les vestiges d’un ancien avant-poste, désormais vaste brasier flamboyant et véritable déluge de flammes vacillantes. Un nuage de poussière et de cendre se discernait au dessus des décombres toujours aussi fumantes. Le souvenir d’odeur de chair grillée remonta brusquement aux narines du jeune veilleur qui avait sonné l’alarme, le menaçant de rendre son repas. Muet de terreur et tout recroquevillé, son compagnon d’âge plus que mûr regardait dans le vide, totalement terrassé et désemparé. Ses deux fils avaient été réquisitionnés et placés en garnison là-bas en tant que renfort à la tombée de la nuit précédente. L’estomac du gardien juvénile remua de nouveau devant ce spectacle et cette pensée macabre et ne tarda pas à le submerger, déversant à flot continu son indigent dîner. Tout en tentant de calmer le torrent qui s’écoulait de sa bouche, Éaodred s’efforça de ramener un peu d’ordre et d’espoir au sein de son corps et de son esprit. Mais hélas, tout son être tremblait toujours, comme affaiblit inexplicablement. Cela ne pouvait plus durer. Le Rohan tout entier souffrait de ces multiples et incessantes escarmouches nocturnes, ou plutôt bain de sang. La désinvolture et presque l’indifférence avec laquelle le Roi semblait traiter ces affaires barbares agaçaient de nombreux Rohirrim. La patience était un luxe qu’on ne pouvait s’offrir lorsque l’ombre de la mort planait en permanence au dessus de vos têtes. Cette crainte avérée, et non moins subtile, n’apportait aucune perspective réjouissante pour les hommes de la Marche, qui se questionnait quotidiennement sur l’espoir de mettre un terme à ces assassinats et à leurs commanditaires. Les esprits les moins rationnels proféraient d'innombrables malédictions seulement digne de superstitions, à tel point que l'on murmurait dans tout l’Ouest que ces meurtres n’étaient pas l’œuvre des vivants, mais que les sombres esprits fantomatiques du Dwimorberg n’avaient pas disparus et erraient sur ces terres, semant la mort et répandant terreur et destruction.

Et hélas pour les Rohirrim, comme dû à une coordination programmée par la providence, le ciel entama une lente mélodie funèbre. Tel un triste miroir, la voûte céleste se déchaînait elle aussi contre les hommes. Car en effet, le temps se gâta, allant de mal en pis. L'orage approchait, son grondement annonçant l'arrivée imminente d'une tempête. Et, enfin, lorsque la foudre s'abattit, le tonnerre comme guidé par le destin lui même frappa si fort qu'on dit que les tremblements se ressentirent jusqu'à Dunharrow. Recherchant la solitude, Éaodred s’écarta de ses compagnons. Trempé et glacé jusqu’au os, il énuméra involontairement une nouvelle fois sa litanie, récapitulant la liste des suspects. Y figuraient en premier lieu, les anciens sympathisants et autres partisans de Saroumane, ces derniers bien que rare car peu avait échappé à la purge du Gouffre de Helm, se terraient encore au Rohan. Venait en second lieu les hommes du Pays de Dun, de par leur passé subversif et conflictuel pour ne pas dire chaotique avec le Rohan, et en troisième lieu des mercenaires et autres brigands indépendants. Et au fur à mesure que la liste s’agrandissait les doutes et les interrogations s’accroissaient. Loin de l’apaiser, les raisons pour lesquels ces crimes étaient commis restaient inconnues.

"Ça mon gars, si t’veux mon avis, 'veut dire qu’une chose. Qu‘connaissent bien les lieux, ceux qui font ça. Alors soit ‘font du repérage,  soit ‘savent où mett' les pieds ; mais j’sais pas toi, mais moi j‘pas vu d'drôle d’oiseaux dans l'coin. Et j’ferme jamais les yeux moi, pour sûr gamin !" prétendait avec une certaine arrogance un vétéran.
Néanmoins son discours avait une teinte de vérité. L’ennemi n’avait jamais été aperçu, agissant toujours dans l’ombre avec une précision et une efficacité redoutable. Cela ne pouvait pas être dû à la chance. L’ennemi connaissait obligatoirement le terrain. Ainsi la tension au sein du Rohan monta en flèche. Éaodred en avait déjà eu un bref avant-goût deux jours avant. L’histoire leur avait été conté par un vieux paysan qui n’avait jamais brandit la moindre arme autrement que sa fourche rouillée dans toute sa pénible vie. Cet homme écarquillait les yeux ce qui lui donnait un aspect totalement antipathique, en effet il semblait plus proche des Drúedain (« Hommes des Bois », décisif à la victoire de Minas Tirith puisqu'ayant guidés l’armée de Théoden à travers les lignes ennemies) :

"Rengaine moi c’te épée ou j’te la fourre dans l’cul qu’j’ai dis, mais l’pauv’ con d’gosse continuait d’gueuler et frapper partout. Semblait pas m’entendre. Alors z’ont été obligé de lui foutre un coup sec sur l’crâne et l’est tombé comme une pierre sur le sol."

Éaodred se représenta amèrement la scène : une flaque rouge recouvrant une terre verte et humide dû à la rosée du matin et devant ce décor macabre, des silhouettes, floues, indistinctes. Le manque de sommeil. La privation de repos et la peur, incontrôlable, rendaient les hommes fous, menaçants aussi bien pour eux même que pour les autres. Personne n’était près à voir la guerre et ses effets dévastateurs ressurgir. Ils s’étaient définitivement jurés d’en finir avec ça. Mais rien n’apparait comme acquis pour les hommes, puisque l’être humain semble être doté d’un don pour désirer ce qui lui fait le plus de mal. Et, tandis qu’un groupe d’hommes armés s’affairait activement près de lui annonçant un départ proche, le jeune Rohirrim se perdit et se retrancha dans ses souvenirs. Loin de la mémoire guerrière, des personnes familières lui apparurent, des amis, sa famille. Inlassablement il méditait sur les possibilités d’un avenir autre que militaire, mais en vain comme si cet autre futur ne pouvait se matérialiser dans son esprit. Sur les terres de la Marche être soldat impliquait, indépendamment de la volonté, de renoncer à tout espoir. C’était un fait, inévitable, inéluctable. Il fallait accepter le fait d’être déjà mort pour servir efficacement. Cesser de croire à des jours meilleurs viendrait avec l’âge, et la maturité. Ce n’était encore qu’un enfant, partant faire la guerre pour son pays, débordant de conviction et d’optimisme, manipulé par les chansons et autres récits contant des exploits.
Le chemin sur lequel il allait partir ne pouvait le conduire qu’à la souffrance, la perte et bien sûr la mort.

Ramené brusquement à la réalité par une corne de guerre, Éaodred prépara hâtivement son équipement et enfourcha son cheval. Le chef de compagnie fit signe à ses troupes et tous se dirigèrent vers les débris de l’ancien avant-poste, chacun tenant une torche tout en tenant les rennes de sa monture. Un à un, les cavaliers défilèrent sous l’arche de la porte, sombrant dans l’obscurité totale du déluge. D’aucun ne reverrait jamais le jour poindre mais aussi ne pourrait plus s’émerveiller devant la lueur orangée d’un soleil couchant. Fermant la marche et franchissant la porte à son tour, Éaodred se retourna une dernière fois. Un éclair stria le ciel au même instant, lui permettant de voir les villageois, et c’est en regardant une fois encore les visages qui l’entouraient et en se demandant si ce serait les derniers qu’il verraient qu’Éaodred s’enfonça avec angoisse et regret au cœur des ténèbres… »



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Libre à vous d’incarner un Dunlending ou un Rohirrim, cependant il est nécessaire de tenir compte de certaines restrictions. Évidemment, vous ne connaissez pas les points de vue de l’adversaire, vous ne disposez que de vos intuitions, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. De plus vous n’incarnez pas un héros, vous n’êtes qu’un fantassin dans une guerre qui s’annonce, évitez donc d’exagérer sur les aptitudes de votre personnage. Les délais de déplacement d’un point A à un point B devront être fidèles, et votre personnage subira les contraintes telle que la fatigue, la non-connaissance des lieux et de la nature, ou pourra bénéficier d’un moral en hausse en cas de présence dite héroïque à ses côtés. Vous pouvez très bien commander votre petite compagnie ou être sous les ordres d’une tierce personne. Informer davantage plutôt que diriger, si vous décider d’inclure un personnage du roman. Votre récit peut se concentrer sur un événement de type bataille ou bien reposer sur des actions plus subtiles. Si le nombre et l’anonymat de leur cause est favorable aux Dunlending, les Rohirrim sont plus habiles, résistants et mieux équipés, de plus ils disposent d’alliés très puissants, vous tâcherez donc de respecter ces quelques faits avérés. De plus, le Pays de Dun ne possède aucune cavalerie alors que les forces du Rohan sont presque uniquement composées de cavaliers. Enfin, il faudrait également ajouter que les hommes de Dun sont animés et façonnés par une volonté immuable de se venger, et au contraire les hommes du Rohan sont las de ces batailles. En revanche vous veillerez à ne pas terminer le conflit dès le début et par vous seul ; vous tiendrez compte des messages des joueurs ayant postés avant vous. Deux messages par joueur seront tolérés sur l’ensemble de l’événement. La guerre se clôturera par la capture d’Éomer ou la fin de la rébellion, donc en tuant Grimwulf. En cas peu probable de victoire Dunlending, le récit pourra se poursuivre et le Gondor devra jouer son rôle, soit en écoutant les supplications des Hommes Sauvages, soit en tentant de libérer le Roi Éomer. Si vous pouviez équilibrer un temps soit peu les protagonistes pour qu’on puisse y voir sensiblement le même nombre dans chaque camp, cela serait plus prolifique pour ce récit. Merci à vous et bon RP !
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